Nom du livre
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Auteur
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Editeur
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Année de parution
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2016
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Genre
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Surréalisme, Thriller
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Nombre de pages
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414 pages
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Synopsis
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Mike,
la quarantaine en crise, tourmenté par une hypocondrie inspiratrice, décide de
consulter un éminent virologue. Cette rencontre singulière bouleverse le cours
de son existence et le précipite dans l’univers déjanté du couple formé par le
docteur Ernst Richmond et sa femme Charlène, succube incarnée.
Une danse macabre effrénée l’entraîne alors
de San Francisco à Roscanvel, en Bretagne. Emporté dans ce noir tourbillon, il
devra abandonner le regard détaché qu’il portait sur sa vie et le monde pour se
jeter à corps perdus dans la violence et la cruauté de l’époque contemporaine.
Perdre jusqu’à son identité, son âme, ses amours, ses amis, même en voyageant
dans les paradis artificiels, croire tout perdre pour répondre à une vocation
d’écrivain. Mais accepter avant tout l’intrusion des spectres.
Thriller fantastique, « Cortèges » explore
nos obsessions de la mort, des morts, de leur présence fantomatique. Sur un
rythme haletant, c’est le parcours d’un homme enraciné dans son passé qui se
voit poursuivi par une suite de processions dont les meneurs ont le visage d’un
père, d’une ancienne petite amie, d’une mystérieuse Fāng Fāng, d’un énigmatique
Victor qui le pourchassera jusqu’à l’issue extraordinaire de ce récit.
Mon avis
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Avant de vous donner mon avis argumenté sur ce
roman, j’aimerais remercier le comité MANCRO ainsi qu’Olivier Sourisse,
l’auteur, pour m’avoir fait confiance. Je dois vous avouer qu’après la lecture
de ce livre, je suis assez décontenancé car une part de moi trouve ce roman
assez réussi et une autre n’a pas aimé. Je suis donc partagé dans mon avis et
m’excuse d’avance si vous restez dans le flou après la lecture de ma chronique.
Tout d’abord, je vais vous parler de
l’écriture de l’auteur sans prendre d’avis clair, vous partageant mon point de
vue. La plume de l’auteur était mystérieuse. Froide et tranchante. J’étais
comme un papillon de nuit lorsqu’une ampoule est allumée. Je volais autour,
m’approchant, essayant de cerner cet effet mystérieux, cette magie, ce
phénomène incompris. Nous avions une écriture qui pouvait sembler se
désintéresser de l’histoire, des personnages qu’elle met en scène, comme si
l’encre devenait un être à part entière, un manipulateur qui trompe ou induit
en erreur le lecteur dans l’histoire qu’elle nous présente. C’était un
phénomène assez fascinant à observer et analyser car unique et curieux. Le
lecteur est un être curieux qui ne pourra que s’émerveiller devant cette
découverte mais malheureusement, elle présente quelques défauts, quelques
percées dans sa carapace. Je trouvais qu’elle n’impliquait pas assez le lecteur
dans ses aventures, ses histoires, son récit et nous étions donc un peu
décalés. Les tournures de phrase donnaient une beauté littéraire,
s’inscrivaient dans la psychologie des personnages tout en alourdissant les
phrases. On reconnaissait vraiment le talent de l’auteur, la réflexion sur les
phrases écrites, les sentiments et le pouvoir qu’elles dégagent mais pour ma
part, malgré cela, je n’ai pas accroché totalement au style recherché et
original même si je ne peux que reconnaître que c’est original, voire unique.
Ensuite, je pense que parler des
personnages est judicieux. Durant notre lecture, nous sommes confrontés l’arrivée et la participation de plusieurs
personnages qui sont tous originaux et insolites. Ils ne sont pas rattachés à
des stéréotypes de notre société. Certains auteurs imaginent des personnages
mais sont aveuglés et ne se rendent pas compte que leurs personnages ne sont
pas tirés de leur tête mais de l’imagination collective et sont donc, par
conséquent stéréotypés et bien souvent ennuyeux. Ici, il y’a un travail de la
part de l’auteur pour que les protagonistes soient tout fait originaux, ne ressemblant en aucun point
aux normes sociales. D’une part, j’admire ce travail remarquable de la part de
l’écrivain mais d’autre part, la question à se poser est si nous aimons ou non
l’imagination du créateur des héros ? Nous n’avons aucun point sur lequel
nous rattacher aux personnages, je n’ai pas trouvé de similitudes avec l’un d’entre
eux et j’ai donc eu quelques difficultés à essayer de m’attacher à eux, sans y
réussir complètement. Imaginez que vous êtes un homme riche et influent depuis
deux ou trois décennies. Lorsque vous rencontrerez une personne pauvre, une
part de vous va l’envier car il sort des stéréotypes de votre milieu social, de
vos amis mais une autre part de vous va s’éloigner car tout est différent, de l’aisance
financière jusqu’à la pensée. C’est un peu ce que j’ai ressenti avec les
protagonistes.
Pour terminer, je vais vous parler
du scénario, du récit en lui-même, essayant de faire abstraction de la plume et
des personnages. Vous remarquez que tout est imbriqué l’un dans l’autre. Nous
sommes servis en péripéties plus ou moins sombres dans lesquelles la vie des
personnages est plus ou moins impliquée. Je dois avouer que j’ai toujours rêvé
de plonger dans un roman aussi noir, mystérieux, malsain mais après avoir eu
cette expérience, je reste mitigé et me demande si les péripéties ne doivent
pas avoir un juste milieu, une petite part de lumière pour ne pas plomber le
lecteur. Alors pourquoi avoir décidé de plonger un récit dans la noirceur de l’espèce
humaine ? Pourquoi avoir imité par endroits le style de Boris Vian,
célèbre auteur surréaliste et un emmerdeur royal pour son époque. Quand je dis
emmerdeur, je ne veux pas faire référence qu’il ennuyait le monde mais plutôt
qu’il ne respectait pas les normes sociales. Et puis, j’ai eu un sursaut de
compréhension. Un message était caché derrière le récit, derrière les actions
mortelles, derrière les aléas de nos personnages. J’ai creusé tout en tournant
les pages mais je n’ai pas trouvé la clé pour découvrir la pensée de l’auteur.
Peut-être que vous aurez plus de chance que moi.
En conclusion, je reste assez mitigé
face à ce récit qui a, jusqu’alors, eu de très bonne critiques. Peut-être le
trouverez-vous votre goût, peut-être
pas. A vous de voir et/ou de le lire.
Un
roman au sentiment de lecture ambigu mettant en scène des héros aux péripéties
bien noires
Tu as déjà lu
ce livre et tu aimerais partager ? Tu as envie de le lire et tu as
peut-être des questions à me poser ? Ou peut-être que tout simplement tu
veux faire plaisir. Laisse donc un commentaire.
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Bonjour Kevin, merci pour votre avis, plutôt bien construit. J'ai d'autant plus aimé le lire que ce que vous précisez comme des points négatifs sont finalement, après relecture de votre travail, traités comme des points positifs « écriture froide. Tranchante... » ! Evidemment, j'admets volontiers, et fort heureusement pour ma santé mentale, que la lecture de Cortèges peut freiner par des aspects non conformistes, ce qu’un roman noir par définition est. Bravo pour votre travail. Salutations. Olivier
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