jeudi 6 septembre 2018

Alma


Alma - Cizia Zykë

Auteur :
Cizia Zykë
 

Editeur :                       
Taurnada
Collection :
Roman
Genre :
Fantastique,
Historique
Série :
/
Nombre de pages :
216 pages
Format lu :
Numérique
Date de parution :
6 septembre 2018
Prix d’achat :
9,99€ (poche)
4,99€ (numérique)

Un ton enjoué, une larme versée à la fin. Un récit original avec une plume des plus étonnantes.

Résumé du roman
               
Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d'elle, c'est l'Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s'apprête à chasser tous les Juifs du royaume.

La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d'autres balayée par le vent mauvais de l'Histoire ?

L'épouvante se mêle au comique, les destins s'enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d'une légende.

Mon avis


                Bonjour à vous, lecteurs, lectrices, petits lectorets et gentilles lectricettes. Si je m’adresse à vous aujourd’hui, ce n’est pas pour faire un brin de causette mais pour vous présenter Alma, et son enjoué conteur, dans une chronique tout aussi délurée. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas fou.

                Tout d’abord, cet ouvrage nous présente un Cizia Zikë enjoué, conteur, bavard, ami de Thierry Poncet. Si vous avez déjà goûté aux romans de ces aventuriers, vous avez pu observer un style haché, aux mots clairs. Un écrivain ayant l’argot dans la main gauche et la familiarité dans la main droite, dégainant humeurs et avis à coups de mots. Je ne sais pas si c’est Alma qui l’a ému à ce point mais notre aventurier a courbé sa plume dans ce roman des plus originaux. On retrouve son franc-parler légendaire, un argot encore plus crapahuté et un esprit de rébellion encore plus prononcé. D’ailleurs, cet esprit se manifeste dans la transgression des règles – disons des coutumes – de l’écrit. Nous n’avons pas l’impression de lire les mots d’un écrivain de cambrousse mais de les entendre, l’accent de l’aventure teintant chacune des phrases comme les Roumains roulent des « r » dans chacun de leurs mots. Si on ne connait pas Cizia, chers lecteurs, on se retrouve comme mémé écoutant le groupe de rock préféré de son petit-fils, sur le cul, choqué, bousculé, écroulé. Il faut savoir sortir des sentiers battus. Une fois n’est pas coutume, mon avis sera aussi peu conventionnel que l’écriture du Zykë, chiquant chacun des mots que j’écris.

                Ensuite, Alma. Non, pas la jeune pimbêche française de l’Eurovision. Alma, la petite fillette du roman. Tiens, dire « petite fillette », c’est comme dire « petit nain » ou des « bénévoles volontaires ». Les puristes me regardant et pour eux, je vais rectifier. Alma, la fillette du livre. Sacré personnage. À son âge, je m’amusais – parfois – à défier mes parents dans une attitude des plus banales de la préadolescence, faisant fuir les petites dames de mon âge avec mon acné naissante et mon sourire d’acier. Elle, elle arrive à conquérir le cœur du petit peuple de son époque, de défier la plus grande autorité de sa ville et de me faire verser une petite larme en refermant la couverture de son histoire. Il faut croire que les gros durs ont des sentiments. À moins que je ne sois pas un gros dur mais dans ce cas, mon égo en prend un coup. Et oui, petit lecteur – ou grand – et jolie lectrice, Alma est le genre de personnages qui te prend aux tripes. Au début, tu te dis que tu n’as pas d’attaches avec elle, que tu n’as pas vraiment de points communs avec une môme de onze piges mais au final, tu as tort. Et toi, le gros monsieur barbu, tu ris et tu dis que tu arriveras à relever le défi. Fais donc et tu verras que je ne surestime pas mes propos.

                Pour terminer ce petit avis, aussi original soit-il, on me glisse dans l’oreillette que je dois parler un peu de la culture et des faits historiques présents dans ce roman. Certains aiment l’histoire et beaucoup plus s’endorment durant ces cours barbants. Oups, qui peuvent sembler barbants. Je te prie de m’excuser, toi, professeur d’histoire. Je vous rassure, ce roman n’est pas une leçon d’histoire. Sinon, je ne l’aurais pas aimé. Sinon, je ne l’aurais pas accepté. Si je vous dis 1492, certains lèvent les cils et font un « prout » avec leur bouche, d’autres se rappellent vaguement de quelque chose à cette époque et certains vont penser à Christophe, Colomb de son nom. Par contre, si je vous parle de Séville en cette année sombre, tout le monde hausse les épaules, sauf un petit érudit au fond de la salle qui lève son doigt pour répondre. Je trouvais cela excellent, appétissant, savoureux d’intégrer des faits historiques dans une histoire tout aussi historique mais plus fictionnelle que la réalité elle-même. Bon, à l’heure actuelle, on pourrait se demander ce qui est le plus irréel : une petite fille qui parle à Dieu ou des soldats vous mitraillant à coup de bibles et de sermons.  

                En conclusion, si vous avez aimé le ton moins conventionnel de cet avis, sachez qu’il n’était que l’apéritif, Cyzia sachant mieux vous sustenter. Si vous n’avez pas aimé cette petite expérience littéraire, rencontrer une fille parlant à Dieu, ce n’est pas courant.

★★★★



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