samedi 19 janvier 2019

Mon ombre assassine


Mon ombre assassine - Estelle Tharreau

Auteur :
Estelle Tharreau
 

Éditeur :                       
Collection :
Le tourbillon des mots
Genre :
Thriller
Série :
/
Nombre de pages :
260 pages
Format lu :
Numérique
Date de parution :
17 janvier 2019
Prix d’achat :
9,99€ (poche)
4,99€ (numérique)

Nadège Solignac est une personne qui vous marquera et qui vous hantera après avoir refermé le livre […]. Car Nadège Solignac n’est pas une simple invention.

Résumé du roman
               
En attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession.
Celle d'une enfant ignorée, seule avec ses peurs.
Celle d'une femme manipulatrice et cynique.
Celle d'une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre assassine.


Mon avis


                Peut-être l’avez-vous vu dans la critique de certains blogs. Peut-être l’avez-vous trouvé par hasard. Ou ceci est votre premier contact avec ce roman. Il ne vous cessera de vous hanter, vous donnant la chair de poule. Peut-être qu’après sa lecture, vous vous demanderez si l’institutrice de votre enfant n’est pas une tueuse en séries, si la caissière qui vous a souri à la caisse n’est pas une psychopathe. Peut-être que mon jugement vous emportera dans la découverte de cette noire affaire.

                Tout d’abord, dans ce genre de romans que je catégorise comme psychologique, ne pas parler du personnage principal serait une hérésie innommable. Dans de telles histoires, les péripéties ont une valeur moindre, au profit de la description du héros – dans ce cas, une « héroïne ». Alors que certains aiment vagabonder dans la jungle, à la recherche d’aventures plus exotiques les unes des autres, le lecteur de ce thriller utilisera sa machette pour démêler les limbes des pensées de cette innocente criminelle. Une femme. Innocente ou coupable. C’est ce que le lecteur percera au fur et à mesure de sa lecture, découvrant qui se cache sous les traits de cette « institutrice aimée et estimée ». Un personnage qui ne pourra que marquer le lecteur par son réalisme matériel. Une femme. Qui pourrait exister. Qui existe peut-être. Des détails, un vécu, un caractère tellement bien affinés que la frontière entre fiction et vie réelle est bien mince, se perdant parfois dans l’esprit de celui qui lit ces pages, ces chapitres, cette confession. Une femme. Ce genre de protagonistes qui vous feront retourner dans la vie réelle avec une impression de déjà-vu. Ce genre de personnages qui vous fera frissonner lorsqu’une institutrice complimentera le comportement de votre enfant ou qu’une collègue de travail deviendra votre amie, hors des heures de bureau. Car, lecteur, Nadège Solignac n’est pas un simple être de papier. Nadège Solignac est une personne qui vous marquera et qui vous hantera après avoir refermé le livre, après l’avoir rangé et même lorsqu’une couche de poussière se déposera dessus. Car Nadège Solignac n’est pas une simple invention.

                Ensuite, face à cette lecture qui m’a plus que ravi, je ne peux que louanger le travail de l’auteure, je ne peux qu’être émerveillé face à une telle construction, à un tel façonnage du personnage. Les thrillers abondent le monde littéraire. Les psychopathes inondent les romans. Mais peu peuvent se vanter de vous prendre aux tripes. Rares sont ceux qui sont aussi sombres. Rares sont ceux qui vous foutent la trouille. Et cela ne sera pas réalisable sans les qualités et le génie de l’auteur, géniteur de ces personnages, de ces ombres assassines. Estelle Tharreau ne se contente pas de donner une existence d’encre et de papier à cette femme enfermée mais lui insuffle une vie. Une enfance. Des souvenirs. Une mère, un père. Des peurs. Un travail de dur labeur, étape par étape. Un travail calculé et méthodique. Des efforts ne présentant qu’un seul objectif : celui de vous faire croire à l’existence Nadège Solignac. Un but accompli avec brio. Un façonnage époustouflant se classant dans celui des plus grands auteurs de thrillers. Mais ce façonnage ne s’arrête pas là. Cette œuvre est cachée. Le loup travesti en agneau. Et c’est peut-être cela qui vous glace le sang.

                Pour terminer, outre la construction du personnage qui est des plus intéressantes, des plus admirables, il y a également celle du roman. Et là encore, je ne peux que louer les qualités de l’auteure. Une construction très intéressante, originale, renforçant le réalisme de cette histoire. Une construction qui fait apparaitre ce contraste, qui permet de distinguer l’agneau du loup, qui permet de dévêtir cet être polymorphe, petit à petit, et découvrir sa réelle nature. Une construction qui renforce la froideur et la noirceur du roman tout en invitant le lecteur dans le dédale d’une affaire pas comme les autres. Cela permet également de distinguer ce roman de la masse, d’avoir déjà une individualisation du thriller et une plus grande ouverture d’esprit sur le personnage que nous allons découvrir – que je vous invite à découvrir.  Ube idée fantasque aux résultats satisfaisants. Une idée qui est une autre surprise de ce roman d’exception.

                En conclusion, inutile de vous dire que ce roman est un coup de cœur. Nadège Solignac a su me faire frissonner, à me glacer le sang. Estelle Tharreau a su m’emmener dans ce monde, dans la tête de ce personnage pas si fonctionnel. Et je vous invite à découvrir également cette affaire.



1 commentaire:

  1. Cette chronique est aussi détaillée, fouillée que magnifique. Un grand merci. Estelle

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