Mon ombre assassine - Estelle Tharreau
Auteur :
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Estelle Tharreau
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Éditeur :
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Collection :
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Le tourbillon des
mots
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Genre :
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Thriller
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Série :
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/
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Nombre de pages :
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260
pages
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Format lu :
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Numérique
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Date de parution :
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17
janvier 2019
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Prix d’achat :
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9,99€ (poche)
4,99€ (numérique)
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Nadège Solignac est une
personne qui vous marquera et qui vous hantera après avoir refermé le livre […].
Car Nadège Solignac n’est pas une simple invention.
Résumé du roman
En attendant son jugement, du
fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre
sa confession.
Celle d'une enfant ignorée,
seule avec ses peurs.
Celle d'une femme
manipulatrice et cynique.
Celle d'une tueuse en série
froide et méthodique.
Un être polymorphe.
Un visage que vous croisez
chaque jour sans le voir.
Une ombre. Une ombre
assassine.
Mon avis
Peut-être
l’avez-vous vu dans la critique de certains blogs. Peut-être l’avez-vous trouvé
par hasard. Ou ceci est votre premier contact avec ce roman. Il ne vous cessera
de vous hanter, vous donnant la chair de poule. Peut-être qu’après sa lecture,
vous vous demanderez si l’institutrice de votre enfant n’est pas une tueuse en
séries, si la caissière qui vous a souri à la caisse n’est pas une psychopathe.
Peut-être que mon jugement vous emportera dans la découverte de cette noire
affaire.
Tout d’abord, dans ce genre de romans que je
catégorise comme psychologique, ne pas parler du personnage principal serait
une hérésie innommable. Dans de telles histoires, les péripéties ont une valeur
moindre, au profit de la description du héros – dans ce cas, une « héroïne ».
Alors que certains aiment vagabonder dans la jungle, à la recherche d’aventures
plus exotiques les unes des autres, le lecteur de ce thriller utilisera sa
machette pour démêler les limbes des pensées de cette innocente criminelle. Une
femme. Innocente ou coupable. C’est ce que le lecteur percera au fur et à
mesure de sa lecture, découvrant qui se cache sous les traits de cette « institutrice
aimée et estimée ». Un personnage qui ne pourra que marquer le lecteur par
son réalisme matériel. Une femme. Qui pourrait exister. Qui existe peut-être.
Des détails, un vécu, un caractère tellement bien affinés que la frontière
entre fiction et vie réelle est bien mince, se perdant parfois dans l’esprit de
celui qui lit ces pages, ces chapitres, cette confession. Une femme. Ce genre
de protagonistes qui vous feront retourner dans la vie réelle avec une impression
de déjà-vu. Ce genre de personnages qui vous fera frissonner lorsqu’une
institutrice complimentera le comportement de votre enfant ou qu’une collègue
de travail deviendra votre amie, hors des heures de bureau. Car, lecteur,
Nadège Solignac n’est pas un simple être de papier. Nadège Solignac est une
personne qui vous marquera et qui vous hantera après avoir refermé le livre,
après l’avoir rangé et même lorsqu’une couche de poussière se déposera dessus.
Car Nadège Solignac n’est pas une simple invention.
Ensuite, face à cette lecture qui m’a plus que ravi,
je ne peux que louanger le travail de l’auteure, je ne peux qu’être émerveillé
face à une telle construction, à un tel façonnage du personnage. Les thrillers
abondent le monde littéraire. Les psychopathes inondent les romans. Mais peu
peuvent se vanter de vous prendre aux tripes. Rares sont ceux qui sont aussi
sombres. Rares sont ceux qui vous foutent la trouille. Et cela ne sera pas
réalisable sans les qualités et le génie de l’auteur, géniteur de ces personnages,
de ces ombres assassines. Estelle Tharreau ne se contente pas de donner une
existence d’encre et de papier à cette femme enfermée mais lui insuffle une
vie. Une enfance. Des souvenirs. Une mère, un père. Des peurs. Un travail de
dur labeur, étape par étape. Un travail calculé et méthodique. Des efforts ne
présentant qu’un seul objectif : celui de vous faire croire à l’existence
Nadège Solignac. Un but accompli avec brio. Un façonnage époustouflant se
classant dans celui des plus grands auteurs de thrillers. Mais ce façonnage ne
s’arrête pas là. Cette œuvre est cachée. Le loup travesti en agneau. Et c’est
peut-être cela qui vous glace le sang.
Pour terminer, outre la construction du personnage
qui est des plus intéressantes, des plus admirables, il y a également celle du
roman. Et là encore, je ne peux que louer les qualités de l’auteure. Une
construction très intéressante, originale, renforçant le réalisme de cette
histoire. Une construction qui fait apparaitre ce contraste, qui permet de
distinguer l’agneau du loup, qui permet de dévêtir cet être polymorphe, petit à
petit, et découvrir sa réelle nature. Une construction qui renforce la froideur
et la noirceur du roman tout en invitant le lecteur dans le dédale d’une
affaire pas comme les autres. Cela permet également de distinguer ce roman de
la masse, d’avoir déjà une individualisation du thriller et une plus grande
ouverture d’esprit sur le personnage que nous allons découvrir – que je vous
invite à découvrir. Ube idée fantasque
aux résultats satisfaisants. Une idée qui est une autre surprise de ce roman d’exception.
En conclusion, inutile de vous dire que ce roman est
un coup de cœur. Nadège Solignac a su me faire frissonner, à me glacer le sang.
Estelle Tharreau a su m’emmener dans ce monde, dans la tête de ce personnage
pas si fonctionnel. Et je vous invite à découvrir également cette affaire.
Cette chronique est aussi détaillée, fouillée que magnifique. Un grand merci. Estelle
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