Il ne nous reste que la violence – Eric Lange
Auteur :
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Eric Lange
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Editeur :
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La
Martinière
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Collection :
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Fiction
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Genre :
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Littérature
générale, roman philosophique
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Série :
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/
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Nombre de pages :
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192
pages
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Format lu :
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Papier
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Date de parution :
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6 avril
2017
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Prix d’achat :
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16€ (broché)
11,99€
(numérique)
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Un roman sombre mais qui a
su me faire rayonner
Résumé du roman
Après mon premier crime,
j’avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le
miroir s’inversait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants
cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de
notre livret A. Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon
voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard
était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi…
On s’offusquait un peu, mais
pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos
vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette
violence. Elle était notre environnement naturel. On l’enseignait à nos
enfants.
Dont acte.
Je pouvais tuer une deuxième
fois.
Mon avis
Un résumé aussi sombre et mystérieux que l’intrigue
générale du roman. Malgré mon envie d’imaginaire, je n’ai pas pu refuser un
roman dont l’auteur m’est déjà connu. Je n’ai pas pu refuser de lire un roman
si noir et de me plonger dans les abysses du mystère. Je me suis empressé de l’accepter
et me suis tout aussi empressé de le lire. J’ai aimé et je vais vous en
dévoiler mes raisons.
Tout d’abord, comme dit dans la phrase d’introduction,
j’ai adoré l’ambiance noire du roman. Une ambiance noire qui se transforme en
question ténébreuse. On se demande tous et toujours ce qui est bien et ce qui
est mal et pourtant, nous pouvons avoir des réponses différentes. Dans ce
roman, nous ne poursuivons pas une quête, une épopée ou toute autre aventure
nous faisant vivre des péripéties telles que des combats, des traversées ou
même la découverte de la vérité. L’histoire est tout autre et ne se concentre
pas sur un but général, collectif mais bien sur un élément individuel. Nous sommes
confrontés à nous demander si les actes de tel ou tel héros sont biens, sont
mauvais. Nous pouvons même changer d’avis, une fois, plusieurs fois. La
noirceur de ce roman ne vient pas du fait de son cadre mais de son réalisme et
plonger dedans permet de nous ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure vraiment,
voir cette noirceur déposée sur notre monde. C’est une histoire, elle ne se
contente pas seulement de nous montrer notre monde comme il peut l’être
souvent, elle nous fait vivre tout cela et dans ce mélange de haine, de
tristesse, de déception et tout autre sentiment des plus sombres, nous ne pouvons
qu’être touchés, voire émerveillés.
Ensuite, je pense qu’il serait idiot de ne pas parler
du personnage principal. Nous sommes confrontés à un récit mettant en évidence
ce protagoniste. Un personnage est un être de chair et de papier, ayant une vie
au sein du roman, de la société de ce roman tandis qu’une personne est un être
de chair et d’os, ayant une vie au sein de notre société. Présenté comme cela,
il y’a peu de différences entre un personnage et une personne. Harry Potter
pourrait même exister. Je n’irai quand même pas jusque-là. Des personnages
comme notre ami Harry sont purement fantaisistes, ou du moins, la fantaisie en
ressort plus que le réalisme. Notre héros, lui, c’est le contraire. C’est un
personnage qui a la force d’une vraie personne. Son réalisme est plus prononcé
que les traits fictionnels rajoutés par l’auteur. Son côté humain ressort plus
que son côté imaginaire et c’est également à ce niveau qu’on observe la force
de ce roman. Il y’a tellement de
réalisme, de vérité, d’histoires dans ce personnage que nous ne pouvons qu’être
conquis sous ses traits et ce héros n’est pas un homme d’affaires riche ou
avocat au charisme et à l’arrogance épatants, non, ce héros se rapproche de
nous et c’est pour cela que nous l’apprécions.
Pour terminer, la plume de l’auteur était fort
agréable. Ca formait un gâteau. Nous avons des ingrédients. Du sucre. Des œufs.
Du lait. Une fois le tout ajouté, ça forme un gâteau mais mettez trop ou pas
assez d'un ingrédient et ce dessert sera infect. Je me rappelle d’une mousse au
chocolat, concoctée par mon cousin. Il avait mis trop d’œufs. J’avais l’impression
d’avoir du ciment dans le ventre. Ici, tout est bien dosé et ça se lit comme
une lettre à la poste, avec facilité. Mais ce que j’admire le plus au niveau du
style de l’auteur, ce n’est pas cette recette basique, c’est sa petite touche
personnelle. A quoi bon cuisiner un gâteau ressemblant aux autres, tant sur la
forme qu’au niveau du goût ? Et cette touche personnelle n’est pas des
moindres. Avec ses mots, ses tournures de phrase… avec ses ingrédients, l’auteur
fait naître en nous des sentiments et avoir cela qui apparait en nous grâce aux
mots est ce qui nous fait aimer la lecture. Chapeau.
En conclusion, j’ai adoré ce court roman et ne peux
que le recommande à ceux dont l’envie a été titillée. Foncez et lisez-le.
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