mercredi 10 février 2016

Et je renaîtrai de mes cendres

Nom du livre
Auteur
Laurence Finet
Editeur
Année de parution
2016
Genre
Autobiographie, témoignages
Nombre de pages
408 pages

Synopsis

            Il est des livres qui s’insinuent en nous. Des histoires qui commencent avec la légèreté du vol d’une abeille qui entre en bourdonnant par la fenêtre. L’histoire de Laurence Finet — son histoire ?— en fait partie. Un mari aimant, quatre beaux enfants, un travail sans doute trop prenant mais peu importe, demain c’est les vacances…
Et puis l’abeille pique. Et la douleur provoquée par la piqûre rappelle une autre blessure, plus ancienne. Nous voici alors inexorablement emportés. Derrière la légèreté du ton, des mots jetés, une accumulation de maux que l’on aurait crue inexprimable. Avec une grande pudeur et une bonne dose d’humour, Laurence Finet raconte les épreuves traversées, sans rien nous épargner. Et c’est grâce à une infinie délicatesse qu’elle parvient à nous faire ressentir toute la violence et l’horreur de ce qu’elle a dû endurer : « J’ai parlé. J’ai vomi des bribes de mon passé avec une telle violence que je me demande comment j’arrive encore à respirer. »
            Un témoignage soutenu par la force implacable du réel mais qui se lit comme un roman. Une fois refermé, plus d’autre choix que de respirer l’air et la vie à pleins poumons.

Mon avis

             Quand j’ai reçu le mail de la part de Babelio pour gagner ce témoignage, j’ai directement cliqué sur le lien et lu la quatrième de couverture. Ma première réaction était mon étonnement face à ce mystérieux résumé. Aimant lire un témoignage de temps en temps, j’ai tenté ma chance et j’ai gagné ce fabuleux roman dont je vais vous donner mon avis.

            Tout d’abord, contrairement aux autres témoignages que j’ai lus, l’histoire ne se centre pas uniquement sur une seule personne mais sur un groupe d’individus plus large. Communément, nous avons le personnage principal qui parle de son vécu, accompagné de deux ou trois autres personnages secondaires qui participent un peu à l’histoire. Ici, ce n’est pas le cas. Comme je l’ai dit, l’auteure est accompagnée par une multitude de personnages secondaires et même d’arrière-plan qui jouent un rôle plus ou moins important dans sa vie, dans son histoire. Les protagonistes qui entourent l’héroïne sont des sphères, soit de malheur, soit de joie. Ainsi, vous l’aurez compris, cela permet de voir plus distinctement, plus schématiquement les personnes qui rendent  malheureuses l’auteure et celles qui la rendent heureuses. Il n’y pas qu’une seule vilaine personne, un seul vilain canard, il y’en a plusieurs. Cela rend donc les relations plus complexes et donne une touche plus fataliste au sort de la personne. Je ne dirais pas plus triste car je ne veux pas comparer le vécu d’une personne à une autre car elles ont tous vécues des horreurs et je ne me permettrais pas de juger laquelle a subi le plus de malheureux dérapages. Cette auréole de personnes nous permet à nous, en tant que lecteurs, de voir les liens nous attachant à notre société, à notre entourage et que malgré cela, on peut déraper dans sa vie, avoir des monstres cachés sous le lit.
            Ensuite, ce que j’ai également apprécié dans cette lecture, c’est la jongle entre le passé et le présent, entre la maladie mentale et celle physique, entre l’enfance et l’adulte. Les auteurs de ce genre littéraire ont tendance à raconter leurs malheurs de manière chronologique et nous suivons donc le fil de leur vie. Ici, on faisait des bonds et on s’immergeait dans une partie précisée de sa vie. Cela permet de nouer des liens plus facilement entre son vécu et sa vie présente mais également avoir une meilleure vision globale en n’oubliant pas certains éléments de son enfance assez importants car ils jouent un rôle dans le présent. Vous me direz que c’est impossible d’oublier son enfance, même en refermant la dernière page. Je ne parle pas de cela, je parle des émotions qui sont dégagées des phrases, de ses paroles. Des émotions qui ne seraient plus aussi prenantes si on lisait de manière chronologique et non de manière sautillante. Cela permet également de souffler et de ne pas être plongé dans le fond du gouffre de la maladie ou celui de son vécu enfantin, ça nous permet de maintenir notre tête hors de l’eau, d’avoir une bouffée d’oxygène même si nous replongeons directement dans un malheur. Imaginons un nageur qui nage 20 brasses, cela va le rapprocher du fond. S’il nageait ce même nombre de mouvements dans deux gouffres, il ne verrait sûrement pas les détails de la noirceur de ce gouffre. Il le verrait brouillé, il le devinerait mais il ne saurait voir les détails de cette mort qui essaie de l’agripper.
            Pour terminer, ce qui m’a fortement touché, c’est le réalisme de cette histoire. Oui, tous les témoignages sont vrais, je le sais. Ce que je veux dire par là, c’est que certains éléments de ce récit (réel) pourraient nous arriver à nous, dans notre vie quotidienne. De plus, les horreurs sont dévoilées goutte-à-goutte et le début du livre commence par un mal que notre société a, souffre. Je me suis reconnu à travers les premières pages et cela donne des sueurs froides. Je me suis un peu plus penché sur le livre pour essayer de décoder cette situation, de trouver un élément qui me différencie, en vain. Après, au fur et à mesure que les pages se tournent, je remarque que je n’ai pas le vécu de cette personne mais je n’ai pas soufflé pour autant, attentif au moindre détail de son histoire, de son vécu. On compatit à sa douleur tout en essayant de faire le tri avec les maux que nous vivons et que nous retrouvons dans ce livre, prenant conscience que notre moment de déprime ou notre stress n’est qu’une goutte d’eau face à l’océan des épreuves qui noie Laurence dans son histoire. Ce livre m’a fait prendre conscience que nous sommes tous malades à un degré plus ou moins important et pris dans la spirale des désidératas de notre société, notre monde du travail et de consommation, nous ne prenons pas le temps de nous soigner.

            En conclusion, j’ai apprécié ce moment de lecture et vous conseille de lire ce témoignage prenant à l’écriture si parlante.




Un témoignage qui nous fait prendre conscience que nous sommes tous malades à un degré plus ou moins important



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