dimanche 6 septembre 2015

La Complainte des Filles de Lot


Nom du livre
Auteur
Morgan Caine
Editeur
Année de parution
2015
Genre
Policier, Suspense, Thriller
Nombre de pages
554 pages

Synopsis

            Trois hommes sont retrouvés mutilés à Boston. Vivants, mais proprement émasculés.
Quand la presse révèle qu’il s’agit tous de pédophiles, le public prend fait et cause pour cet étrange criminel, qu’elle surnomme le Glaive.

Le caractère chirurgical des mutilations intrigue Red. Il est bien ennuyé, mais il doit encore soupçonner Jordan Adams. Elle serait bien capable de rendre une justice aussi étrange !

Mais quand une petite fille est enlevée, le temps presse. Red propose à Jordan d'unir leurs efforts pour mener l'enquête.

Flanqués du toujours inénarrable Watson, ils vont plonger tous les trois dans les plus terribles méandres de l'âme humaine.
Et Jordan devra affronter de nouveau les démons de son propre passé…

Mon avis

             Je tiens absolument remercier Rokh Editions pour leur confiance et l’envoi de ce nouveau livre sorti il y a un petit mois. Nous suivons la lente évolution de nos personnages préférés et sans être étonné de mon avis et de mon jugement, j’ai apprécié ma lecture. Je ne vais pas vous faire attendre et vous propose donc mon avis sur ce roman policier ci-dessous.

            Tout d’abord, nous avons un thème très fort présent dans l’histoire que vous avez pu voir dans le résumé : la pédophilie. Dans notre monde où les tabous tombent un à un, certains restent et heureusement ! C’est ainsi que nous ouvrons un roman avec un sujet délicat mais dont les conséquences sont très impressionnantes. Par le biais de ce thème fort, nous sortons de la monotonie des autres livres, des autres polars. Nous avons en effet une histoire qui est pimentée par des pratiques illégales et affreuses et cela change des autres romans policier. Il y a un effet que nous n’aurions pas eu avec un autre thème, l’effet de l’inconnu. En effet, si nous avions eu une enquête sur un meurtre normal, je pense que cet effet n’aurait pas existé. Ici, des pédophiles sont émasculés et, c’est tout un univers nouveau pour les enquêteurs et bien entendu les lecteurs. Nous découvrons des secrets immondes sur notre société. Nous sommes transportés dans un monde inconnu, affreux. De plus, en choisissant un thème aussi interpellant que celui-là, notre attention de lecteur, de citoyen est happée par l’histoire. Nous ne restions pas de marbre devant un tel sujet, notre attention est directement focalisée sur le récit. Nous restons concentrés sur l’intégralité du roman pour connaître le fin mot de l’histoire. Je pense qu’au fond de nous, nous voulons découvrir ce que cache réellement le récit. Nous sommes pris dans un engrenage d’immonde injustice et de malsaine curiosité. Enfin, j’admire également l’objectivité de l’auteure en écrivant sur ce sujet révoltant. Nous avons un esprit de colère face aux pédophiles, nous avons envie de leur faire payer leurs crimes d’une façon plus ou moins mortelle. L’auteure, quant à elle, a réussi à canaliser ses envies furieuses pour écrire avec impartialité. Cela rend le sujet encore plus détaillé, plus réaliste dans le roman.
            Ensuite, nous avons également la présence d’un sadisme psychologique, c’est-à-dire tout le mal qui se passe dans la tête des personnages. La pédophilie est un acteur de ce mal auprès des victimes abusées dans leur jeunesse. Nous sommes envoyés dans le tréfonds de l’esprit des personnages, nous voyons toute leur souffrance avec cette enquête. Avec ce thème noir, nous voyons aussi la noirceur des esprits, le désespoir et l’obscurité des personnages. Tout cela est décrit avec des mots mettant en valeur cette découverte. Nous suivons les tournants de l’enquête tout en observant les méandres des esprits. C’est un phénomène qui enrichit fortement le récit. Nous pouvons découvrir les terribles secrets des personnages avant qu’ils soient mis à jour ou qu’ils restent cachés à vie. Nous sommes omniscients et nous voyons de ce qu’il y a de plus noir, de plus caché dans l’esprit des personnages. Cela nous donne un sentiment de force mais nous avons également le poids de tout ce que nous apprenons. Nous sommes, en quelque sorte, le complice de tous les personnages et parfois, nous détenons des informations assez compromettantes et nous avons envie d’aller trouver un inspecteur pour pouvoir tout lui dire. Cette omniscience se paie au prix de notre silence, de notre incapacité Nous n’avons donc pas un sadisme uniquement réservé à la psychologie des personnages mais aussi à la nôtre. Nous ne pouvons que nous incliner devant le talent psychologique de l’auteure, un talent nous envoyant en plein dans l’esprit humain, esprit tordu ou non.
            Pour terminer, nous sommes à la limite du réel avec cette histoire bien ficelée. J’ai, par moments, oublié que cette histoire était une fiction par un tel réalisme et un tel ancrage dans la vie réelle. Nous avons des stratégies d’authentification en reprenant par exemple un cadre spatio-temporel connu. L’histoire se passe de nos jours à Boston. Sauf que le réalisme de l’histoire ne s’arrête pas là. Nous devons aussi gérer les stratégies d’authentification sur la culture, sur des éléments connus. Nous avons en effet une poussée géographique jusqu’au nom des rues. Nous parlons d’Internet. Nous parlons des maux de la société. Et vu que la pédophilie est un des maux de notre monde, nous n’avons aucune difficulté de croire cette histoire réelle. Cela fait d’autant plus peur qu’un récit que nous savons fictif ! Par le réalisme de cette histoire, nous reconnaissons ce mal qui enlaidit notre société. Nous acceptons que des enfants se fassent violés sans qu’on puisse bouger le petit doigt. Nous tolérons la présence de pédophiles sans la soupçonner. Le réalisme de cette histoire est merveilleusement bien mis en place mais cela nous donne affreusement peur. Malgré les éléments purement fictionnels - du moins, on l’espère – il y a les éléments que nous savons vrais. Nous devons faire face à un réalisme troublant et dérangeant, un réalisme que nous aimons voir, que nous aimons distinguer mais une fois du recul pris, nous trouvons le réalisme de notre monde affreux. Nous ne vivons pas dans un monde où tout est blanc ou gris. Il y a bien des éléments d’un noir absolu, d’un noir d’encre.

                En conclusion, je recommande la lecture de cette enquête auprès des amateurs de ce genre littéraire.




Un réaliste polar au sadisme psychologique nous envoyant dans un sujet obscur de notre société, la pédophilie



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